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De l'ingénierie (en tranches !)

écrit par randlog le 16 04 2022

Au détour d’un échange de boutades avec des camarades de beuverie virtuelle, je croisais celle-ci : « le monde se divise en deux catégories d’ingénieurs : ceux qui envoient un buggy téléguidé à 471 millions de kilomètres et le font atterrir au bon endroit après 7 mois de voyage dans l’espace, et les autres qui conçoivent des ouvertures faciles sur les paquets de gruyère râpé. »

À cette lecture, vous aurez sans doute esquissé un petit sourire, mais à n’en point douter une voix s’éveille au plus profond de votre être et s’offusque de l’absence d’une catégorie remarquable… Il manque en effet les ingénieurs de recherche !

Je parle bien entendu ici de celles et ceux qui doivent (ou font croire qu’ils doivent) faire on ne sait quoi avec ce vieux machin qui a coûté on ne sait pas combien y’a deux plombes et demi et qui n’a jamais marché.

Je parle de cette catégorie étrange de nos comparses qui, après avoir fouiné dans les tréfonds d’Internet, après avoir répondu au premier message posté sur un forum de tuning de tondeuses à gazon qui semblait avoir le même problème, après avoir étalé le contenu des poubelles du labo par terre à la recherche de la documentation dont il paraît que Gégé l’aurait vu en 1978, après tout ceci donc s’enferment dans le labo avec une armée de tournevis et trois gros rouleaux de Scotch (avec un peu de scotch parfois).

Je parle ici de ces personnes sorties de leur labo par la force, noircies, puantes mais un grand sourire aux lèvres, trainées par la sécurité incendie alertée par les flammes de l’étage au-dessus, l’inondation de l’étage en-dessous et la panne réseau du village voisin « parce qu’il fallait un peu plus de puissance de calcul. »

En revanche, le vieux machin bat désormais tout le monde à la bataille navale en faisant résonner 1812 de Tchaïkovski à l’aide de marteaux tapant sur des clous bricolés. Le tout en coupant des tranches de sauciflard d’un demi-millimètres ± λ/2.

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